Il s’agissait de présenter la mauvaise nouvelle déjà connue par les documents du Comité Technique Paritaire Académique prévu le 21 janvier, et boycotté par l’ensemble des syndicats en raison notamment de la manière dont la question de l’Éducation prioritaire avait fait l’objet d’un déni total de concertation : les collèges de l’Allier perdent 442 heures hebdomadaires (de 13 719 à 13 317), dont 401 Heures Postes et 41 heures supplémentaires (HSA).
Ceci entrainerait la suppression d’environ 21 postes de professeurs et équivaut en gros à fermer un collège de la taille de celui de Varennes.
Cette baisse est calquée sur celle des prévisions d’effectifs – qu’il reste à vérifier – d’environ 400 élèves en moins sur le département, étant entendu, précision capitale, que les seuils d‘ouverture de divisions supplémentaires sont à 30 élèves !
Depuis 2 ans, les mauvaises surprises à la baisse sur les effectifs, par rapport à des prévisions faites sur des élèves existants, ont augmenté, ce qui s’explique par l’aggravation de la précarité : des gens viennent s’installer parce que loyers et terrains sont relativement bas dans l’Allier mais ne peuvent se fixer en raison du manque d’emplois et aussi de l’absence de développement des services publics, dont l’école publique. Ces caractéristiques rapprochent plus notre département du Cher ou de la Nièvre que du Puy-de-Dôme.
Dans l’académie de Clermont, l’Allier encaisse donc la majeure partie de la baisse des moyens des collèges : 442 heures sur 454 (hausse dans le Cantal, baisse dans la Haute-Loire, stagnation dans le Puy-de-Dôme).
Pour les syndicats d’enseignement du second degré de la FSU, SNES, SNUEP et SNEP, la démographie ne justifie pas les réductions de moyens. La situation sociale expliquant l’instabilité de certains habitants demanderait au contraire une politique volontariste d’extension des services publics et de l’offre de formation, avec une programmation pluriannuelle (ce qui n’est pas la même chose que les « contractualisations » proposées). La première mesure à prendre serait d’ouvrir des classes à partir de 25 élèves par classes, et d’étendre les zones d’éducation prioritaire au lieu de les réduire comme cela vient de se produire avec la sortie des secteurs de Tronget, Dompierre et le Mayet-de-Montagne.
De plus, le H/E prévisionnel (le coefficient nombre d’heures/nombre d’élèves) passerait dans l’Allier de 127,24 à la dernière rentrée, à 126,73 en septembre 2015, ce qui indique une baisse globale de moyens proportionnellement un peu plus forte que la baisse des prévisions d’effectifs. Voila qui confirme que la cause des retraits de moyen n’est pas démographique, mais budgétaire : ce sont les choix politiques de remboursement de la dette dite « publique » et de satisfaction des intérêts financiers en priorité, que nous payons là.
Dans ce cadre, les moyens destinés aux projets d’établissements baissent de 35% partout, et les moyens dont la répartition est laissée à l’autonomie des établissements, de 707,5 heures (4% environ du total), en perdent 194, alors que de plus en plus de missions auparavant fléchées, du fait de la réforme des statuts et de la manière dont l’administration la met en œuvre, rentrent dans ce cadre en tant qu’indemnités de missions particulières ou non : TICE, chorale, labo en l’absence d’agents de labos, voire coordination … autrement dit les chefs d’établissements et les CA sont invités plus encore qu’auparavant à choisir qui déshabiller.
Enfin, la réserve restante pour juin est plus réduite que jamais, son montant de 224 heures devant en plus être amputé de 120 heures pour les postes partagés sur 2 voire 3 établissements.
Cette situation exige une bataille syndicale et collective pour dédoubler les classes, contredire la norme des classes approchant de plus en plus ou atteignant les 30 élèves, refuser les suppressions de postes. Une telle bataille, nous en avons déjà fait la démonstration, peut limiter les dégâts. C’est sa généralisation qui peut réellement changer la situation en imposant une autre politique. Mais nous le savons : la lutte pour les postes, les divisions et les classes ne se termine pas en janvier, la réalité est qu’elle commence au plus tard en janvier !
Le SNES Allier appelle les collègues à lui faire parvenir les informations sur la baisse de toutes les DGH (dotations) de tous les collèges en vue du groupe de travail académique sur les postes en collèges prévu normalement début mars.